Le Karate-Do et les katas

Depuis les temps anciens les maîtres et les experts du karaté sont parvenus à comprendre complètement les principes du Karaté-Do en affrontant leurs adversaires et en pratiquant par eux-mêmes. Ils ont normalisé éventuellement les différentes habiletés dans un ordre naturel et elles se sont transformées dans ce que nous appelons maintenant le KATA.

Les KATAS ont été transmis de génération en génération pendant de nombreuses années et sont devenus la base du Karaté-Do. Il sert de début au Karaté-Do et celui qui le maîtrise bien peut acquérir une plus grande habileté. La compréhension du KATA est donc le pas le plus important à franchir dans le Karaté-Do. On dit souvent que le Karaté-Do commence par le KATA, s’améliore avec le KATA et se termine avec le KATA. On doit donc lui attacher beaucoup d’importance.

Le Karaté-Do a été considéré comme étant l’art martial des KUNSHI, les anciens nobles chinois. Leur façon de considérer la vie et de la vivre leur venait du « BUDO », l’art martial, et constituait l’aspect le plus important du Karaté-Do. Les « SEMKEN », anciens chefs chinois, enseignaient que la pratique du Karaté commençait et se terminait avec cet aspect de la vie.

A Okinawa, les débutants d’autrefois juraient sur la tête de leurs ancêtres de s’efforcer d’apprendre l’art du Karaté-Do sous la direction d’un maître de Karaté. Cette attitude, loin d’être le propre des débutants, se répandit sur toute la population d’Okinawa de ce temps. Une attitude telle que le respect pour les invités. L’offrande du thé, du vin de riz sont notés comme étant des pratiques communes dans les anciens classiques. Cette attitude est précisément d’une suprême importance dans le Karaté-Do.

Livrer le combat seulement lorsque l’on est attaqué est un des principes de cette attitude classique. C’est ainsi que le KATA commence par le blocage défensif. Il y a à ceci des raisons profondes:

  1. « Bloquer » est associé avec « défense » et suggère donc une attitude passive qui prohibe nécessairement l’action offensive contre d’autres personnes. Cette attitude commande donc le respect de la pensée d’autrui et favorise par le fait même le développement d’une bonne personnalité.
  2. Les techniques de blocage doivent être maîtrisées à la perfection. Un ancien prêtre chinois du nom de SONCHI écrivait dans son livre intitulé « L’art chinois de combattre »: « Si tu te connais bien et si tu connais bien ton ennemi, peu importe le nombre de fois que tu auras à le combattre, tu sortiras toujours vainqueur. Par contre, si tu ne connais que toi et ignores ton ennemi, tu ne gagneras que la moitié des combats ». C’est par le blocage initial de chaque « KATA » que tu peux connaître ou évaluer ton ennemi.
  3. Effectivement un blocage atteint le même but qu’un coup.

La meilleure attaque n’est-elle pas une bonne défense?

De même qu’une technique de blocage devient inefficace. À moins qu’elle ne soit faite à l’aide de son esprit et de son corps. Ainsi en est-il de la pratique du KATA, elle devient inefficace si on ne se concentre à 100% en l’exécutant. Si on ne comprend pas tous ses mouvements, le KATA devient inutile. Toutefois on peut être de fait très concentré en exécutant un KATA, à un point que l’on peut réagir inconsciemment avec vitesse. Tandis que le KATA est pratiqué individuellement, le kumite est un combat d’entraînement avec partenaire. Les deux sont inséparables et doivent être également pratiqués étant donné que leurs origines sont les mêmes.

Si l’on veut diviser le KATA sur une base générale, on retrouve deux catégories. Elles sont:

« HIGAONNA-HA » qui enseigne des mouvements substantiels et forts.

Et le « ITOSU-HA » qui enseigne des mouvements rapides et agiles.

Ces deux catégories ont des points faibles et des points forts, c’est pourquoi les deux doivent être pratiquées si l’on veut atteindre la perfection. La façon de reconnaître entre l’HIGAONNA-KAI et l’ITOSU-KAI l’origine d’un kata par une personne qui l’exécute est la façon dont on dispose le pied avant en ZENKUTSU-DACHI ou MOTO-DACHI.

* En Itosu-ha, les deux pieds sont placés de façon parallèle.

* Tandis qu’en Higaonna-ha, le pied avant est à 45 degrés.